Ramadan sur TVM et 2M
 
: Diarrhée publicitaire et programmes médiocres
 


Il n'est pas de Ramadan où les grilles des programmes des deux chaînes "Al Oula" et "2M" ne sont sujettes à un flot de critiques à cause de la médiocrité des émissions qu'elles proposent. 
Pire, la qualité souffre d'année en année. On remarque que les choses ont, une fois de plus, été faites à la hâte.  Cette année, les choses s'annoncent sous de mauvais auspices malgré les sommes colossales qui ont été consacrées à la programmation. On ne comprend pas comment un Khyari puisse percevoir 90 millions de centimes pour sa série "Zine fi talatine". Qu'a fait Khyari d’exceptionnel pour que la télévision le récompense avec autant d'argent? 
En fait, il s'agit de milliards consacrés aux médiocrités qu'on propose aux téléspectateurs avant et après la rupture du jeûne. Des milliards jetés par la fenêtre...

"Dima jiran", que la 2ème chaîne passe et sponsorise aussi en quelque sorte, n'a rien d'une sitcom. C'est une cacophonie dans laquelle les comédiens font ce que bon leur semble, disent ce qui leur vient par la tête, parlent tous en même temps, le tout au milieu d'une absence totale de direction  artistique et de l’abc du métier. Plusieurs fois on a rappelé que la sitcom ne se base pas sur un dialogue mais sur des situations. C'est une succession de situations drôles qui parlent d'elles-mêmes et de malentendus comiques.
" Dima jirane" ne répond à aucun critère de la sitcom. En plus, comme la série réunit des noms célèbres, les cachets étaient juteux et la production a absorbé des sommes faramineuses d'argent.

Les autres séries, que ce soit sur la première ou sur "2M", ne dérogent pas à la règle. Fahid est complètement dépassé et ne fait que se répéter, Khyari de même, la caméra cachée est très mal conçue et présentée, ce qui a d'ailleurs été dénoncé il y a des années, mais en vain. Car ce sont les mêmes figures qui concoctent cette "harira" appelée caméra cachée.

La diarrhée publicitaire dérange la quiétude du "ftour" ; un moment de recueillement et non seulement de restauration. On assiste, en effet, à un matraquage publicitaire ininterrompu et agressif. Même les messages publicitaires des spots tournés à l'occasion du Ramadan n'échappent pas à la médiocrité et au manque d'imagination.

La note positive demeure cependant les séries et les films marocains qu'on programme tard dans la soirée. Ils rivalisent de qualité et renforcent la conviction selon laquelle le Maroc commence à intégrer effectivement l'industrie du cinéma. Nous découvrons de nouveaux talents aux niveaux de l'interprétation, de la réalisation et de l'écriture de scénario. La série "Une heure en enfer" a dévoilé une bonne qualité de jeunes talents. Cela fait plaisir de découvrir de jeunes réalisateurs de la trempe de Yassine Fennane, Younès Raggab et d'autres qui vont devoir remplacer la génération actuelle qui a montré ses limites.

En définitive, le pôle public de l'audiovisuel a lui aussi montré ses limites et prouvé qu'il ne peut faire mieux en raison de l'absence d'une politique audiovisuelle.
 Plus d'une fois, la presse et au Parlement aussi, on a évoqué la question de la télévision et de son incapacité à s'inscrire dans la nouvelle ère que connaît le Maroc. En fait, l'audiovisuel dans notre pays se trouve dépassé par la réalité et l’évolution des choses. Il n'a même pas réussi à accompagner la mutation économique et sociale, pas plus que les grands chantiers ouverts dans tout le pays. Des rumeurs persistantes parlent d'un changement au plus tard après les élections. Souhaitons que ces rumeurs soient fondées ...